Femme, je vous aime
Art urbain contemporain
5 juin au 31 août 2019
Quelles représentations pour la femme d’aujourd’hui ?
Dans un monde en continuelle évolution où les mœurs, la notion de genre, les rôles et les fantasmes changent, seuls certains classiques semblent restés figés et parmi eux l’intérêt porté aux femmes. Entre objet de désir, source d’inspiration, pilier de la famille ou encore sujet de contreverse et de débats aussi bien politique, sociétal, sociologique, religieux, le regard sur la femme s’est lui aussi adapté à son temps. Les créations d’artistes masculins et féminins nous offrent un aperçu de la pluralité des réponses et des regards que chaque genre lui porte.
De la courbe parfaitement sensuelle évoquant une certaine pureté immuable et d’une obsession charnelle de Florent Boisard, aux poses coquines et joyeuses d’une femme heureuse dans un instant de lâcher prise chez Zalez, en passant par l’icône adulée presque oubliée chez Joachim Romain, c’est dans le contraste des émotions que celle ci apparaît chez JM Robert.
Quant à l’élément féminin de l’exposition, la sculptrice Soria Jordi, s’inscrit elle, dans une vision ancrée dans l’histoire de nos cultures, rappelant le rôle fédérateur de la femme, toujours à la recherche d’un équilibre. Passionnément sentimentale Soria Jordi nous livre le témoignage de la femme universelle et plurielle.
#2 – JM ROBERT / JOACHIM ROMAIN / ZALEZ
“Belle peut-être”
13 juin au 31 août
JOACHIM ROMAIN est baigné dans l’art dès la plus tendre enfance, grandissant dans une maison où les murs étaient remplis de toiles classiques ou contemporaines. Il découvre d’autres formes artistiques comme la photographie quand on lui offre son premier appareil à l’âge de quinze ans et des univers différents comme celui du graffiti lors de son arrivée à Paris à l’âge de dix huit ans. L’environnement direct dans lequel il évolue dans sa ville natale le fascine et ses premières séries seront fortement inspirées par des thèmes de l’usure et de la typographie urbaine (urban typo). Après un passage par le milieu de l’imprimerie, son travail est fortement empreint de l’univers de la publicité par le biais des bases de la typographie et des maquettes, et il a possiblement développé un certain penchant pour l’utilisation du papier. Il réalise des portraits par le biais d’affiches publicitaires, questionnant ainsi le cycle de vie de ces dernières. Il travaille sur la base de photographies qu’il déchire, découpe ou brûle, les transformant ainsi en œuvres uniques qui prennent parfois la forme de sculpture. Il associe sa fascination pour le portrait photographique et son attirance pour les clichés urbains afin de créer des portraits d’hommes, d’icônes artistiques, politiques ou encore publicitaires qui ont été mis à l’épreuve du temps et de la vie urbaine. Pour l’événement Femme je vous aime, il nous livre des portraits d’icônes féminins, fragmentée et renaissant en souvenir posant la question la beauté et du temps.
JM ROBERT commence la peinture très jeune en imitant les effets de patine, de salissure et de dégradation qu’il observe sur les façades d’immeubles.. Après avoir réalisé des études dans les Métiers d’Arts il s’inspire progressivement du Pop Art, du Street Art, il a trouvé son style il y a 4 ans. Il dessine des visages féminins subtils et raffinés façon pochoir sur des fonds abstraits qui reprennent les effets des murs urbains.
Sa palette de couleurs très flashy contraste avec le noir du graphisme par lequel il saisit au vol cette expression si particulière des visages féminins qu’il dessine sur ses collages et ses toiles. Fasciné par les parois détériorées de maison, il souhaite donner à sa peinture un langage contemporain tel que celui qui s’exprime sur les murs de nos villes et saisit la présence forte brève et percutante d’un regard ou d’un visage féminin qui témoigne d’une époque.
” Ce que je cherche à produire, c’est un «effet de réalité», la réalité d’une présence, forcément aléatoire. Mes toiles sont toutes des portraits et des portraits de femmes. Sauf que, pour moi, il est
impossible de reproduire un visage sous tous ses aspects, dans la variété de ses formes. Je ne fais que l’évoquer”. Les portraits féminins anonymes cristallisent alors des émotions uniques nous révélant la figure d’un être contrasté qui s’estompe et disparaît parfois dans la matière.
ZALEZ, Street artiste graffeur et pochoiriste originaire de Toulouse, il gravite pendant ses études autour du design, de l’architecture et des beaux-arts. Travaillant principalement la technique du dessin en couleurs, l’artiste s’expérimente également au pochoir, à l’encre, à la peinture acrylique et à la sculpture. À la recherche perpétuelle de l’identité féminine, il crée des œuvres à la fois provocantes et sensibles. Il véhicule à travers les positions et la nudité du sujet, une vision contemporaine du corps de la femme. Cette vision intime du corps de la femme est interprétée tels des taboux personnels et sociétaux. Posant son œuvre dans un paradoxe entre le classicisme, dessin et approche du Nu, et l’art urbain contemporain dans lequel il puise les techniques et les dénonciations modernes, Zalez nous livre d’agréables provocations. Un équilibre subtil entre une esthétique classique et une visée réactive. Là où les femmes reprennent pleine possession de leur corps, l’objet dans l’objet se fait porteur de message, véhicule un choix, un parti-pris volontaire et non subi de la part du public.